Parmi les innombrables pèlerins, l’histoire n’a retenu que quelques noms, portion infime de ceux et celles qui, par l’intercession de Notre Dame de Bonne Délivrance près de son Fils, reçurent délivrance, force et paix.
Inscrits dans la Grande Confrérie royale de la Charité de Notre Dame de Bonne Délivrance, les rois et reines, princes et princesses de France se plurent à honorer la Vierge Noire par de multiples largesses et dons que la Révolution détruisit ou éparpilla. Citons seulement parmi eux : Louis XIII, qui consacra son royaume à la Reine du Ciel, ou encore Anne d’Autriche y fait inscrire son fils le futur Louis XIV.
Hormis les hauts personnages du royaume, d’éminentes personnalités religieuses vinrent en pèlerinage auprès de Notre-Dame de Bonne Délivrance :
Saint François de Sales (1567-1622) alors étudiant au collège de Clermont à Paris était un habitué du Sanctuaire marial qu’était l’église Saint-Étienne-des-Grès. C’est devant la Vierge Noire qu’il prononça son voeux de chasteté. Plus tard, assailli d’une tentation de désespoir, il récita au pied de la Vierge le Souvenez-vous, ô très Sainte Vierge Marie. A peine eut-il achevé sa prière qu’il ressentit l’effet du secours de Notre Dame. Il fut inondé de joie et la lumière surabonda où les ténébres avaient abondé. Une telle faveur ne pouvait rester secrète, l’heureux jeune homme la publia lui-même avec reconnaissance pour la gloire de sa libératrice.
Le Père Claude Bernard (+1641) « le pauvre prêtre du faubourg Saint-Germain ». Il écrivait dans son testament : « Au commencement de ma conversion, dans l’église Saint Étienne-des-Grès, plongé dans les larmes, je vous promis, Ô mon Dieu, que si vous daigniez avoir commisération de mes offenses… je ne servirais que vous, je n’aurais que les pauvres pour mes alliés pendant ma vie… Je confesse ingénument que je reçus ce jour-là, par les intercessions de votre sainte Mère, des forces si puissantes qu’elles me donnèrent la victoire avant le combat et me firent triompher d’une passion. »
Le Père Claude Poullard des Places. Le 20 mai 1703 il vint s’agenouiller avec ses compagnons devant l’autel de la Vierge, pour inaugurer la Congrégation des Pères du Saint Esprit.
Monsieur Olier (+1657) devait rénover le clergé de France par sa fondation du séminaire de Saint Sulpice ou « Société des prêtres de Saint Sulpice ». Il vint dans la chapelle mariale de Saint Étienne des Grès, inaugurer son séminaire avec douze disciples.
Saint Vincent de Paul (1581-1660) était un fervent de la « Vierge des âmes en peine ». A elle, il confia ses divers projets : oeuvres caritatives, Instituts des Lazaristes et des Filles de la Charité. Lorque son corps fut transféré à la chapelle des Lazaristes, rue de Sèvres, on avait prévu une dernière station dans la Chapelle des Soeurs de Saint-Thomas de Villeneuve où la statue de la Vierge Noire présidait depuis 1806… Un contre-temps empêcha la réalisation du projet. Une médaille frappée à 30000 exemplaires, portant l’image de la Vierge Noire et de son fidèle serviteur, en garde le souvenir.
Sainte Sophie Barat (1779-1865) prend pension chez les soeurs de Saint-Thomas en 1815. Elle confie à la Vierge Noire l’élaboration des Constitutions de son Institut des Dames du Sacré Coeur.
Dom Guéranger (1805-1874) : le premier abbé de Solesmes confie à Notre Dame de Bonne Délivrance la restauration en France de l’ordre bénédictin. Sur le registre des messes de la Chapelle, il note : « se remet de toutes ses forces, lui et son troupeau, à la très-puissante et très digne Reine, à la très douce Mère« . Depuis, les monastères bénédictins de France et d’Afrique continuent à prier avec ferveur la Vierge Noire.
Saint Jean Bosco (1815-1888), au cours de son voyage à Paris, célébra le 29 avril 1883 une messe à l’autel de Notre Dame de Bonne Délivrance.
Citons encore : le Comte de Mun, Frédéric Ozanam, Monseigneur de Ségur, le Cardinal Richard, Monseigneur Amette …